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Une remarque sur le visuel dans la recherche

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Dans cet article, je vise, d’une part, à partager avec vous une expérience scientifique de Nick Soudains ([1], 2016) présentée dans sa thèse qui est la première thèse en sciences de l’éducation écrite sous la forme de BD, et d’autre part, à présenter mes réflexions sur les représentations visuelles d’idées et d’expériences dans la recherche à l’aide de différents schémas, tableaux et images.

Cette thèse intitulée Le déploiement (Unflattening en anglais), jamais réalisée auparavant dans le langage de la bande dessinée, démontre des potentialités de la pensée visuelle sous la forme très inhabituelle et peu connue dans des milieux académiques, plus précisément celle de la bande dessinée.

Impressionnée par cette thèse et surtout par un de ses chapitres qui a pour titre « La forme de nos pensées » ([1], p. 59), j’ai décidé de mener ma réflexion sur les avantages d’utilisation des schémas et des tableaux dans le mémoire.

Au cours de la rédaction de mon mémoire, il y a souvent des moments où je n’arrive pas à exprimer mes idées de manière claire à travers les mots et comme résultat, à construire la structure narrative qui peut représenter les « relation[s] des composants » ([1], p. 76) de mémoire. Pourtant, je trouve plus facile d’exprimer mes idées à l’aide des schémas et des tableaux, puisqu’ils m’aident à présenter des idées de façon plus précise qui résume le sens du texte.

Et à vous, cela vous arrive aussi ?

En ce qui me concerne, je pense que la « manière dont nous ordonnons notre expérience et donnons forme à nos pensées » (Ibidem), en rédigeant nos mémoires, est très importante.

Le texte de mémoire est une manière linéaire de présenter l’information. Néanmoins, cette linéarité peut devenir un piège, car il est parfois difficile de tout dire à travers les mots, ce qui peut signifier que « nous sommes prisonniers d’anciennes orientations inscrites dans les langages dont nous avons hérité » ([1], p. 63). Autrement dit, pour développer une idée dans le texte, il s’agit très souvent d’écrire plusieurs phrases tandis que la même idée peut être exprimée de façon concise dans un seul schéma.

Dans le texte, « le verbal avance linéairement, pas à pas, séquence discrète de mots, encordés entre eux » ([1], p. 68). Pour ce qui est du visuel, il « se présente d’un seul coup, simultané, étendu, relationnel » (Ibidem), c’est la raison pour laquelle de différents schémas, tableaux et images peuvent offrir de grands avantages à la meilleure expression du sens et à la meilleure compréhension de l’information présentée dans le texte de mémoire.

À mon avis, parmi les avantages d’utilisation des schémas et des tableaux dans un texte, il s’agit d’énumérer les suivants :

  • Ils servent à relier «les points, en traversant les vides entre les fragments et en les cousant ensemble » pour qu’ « un tout significatif émerge » ([1], p. 71) ;
  • Ils permettent d’exprimer de nombreuses idées tout au long de notre texte non pas de manière linéaire mais de manière simultanée et «dans sa globalité » ([1], p. 72). En d’autres termes, ils servent à démontrer « un espace connecté reposant non sur un procès séquentiel linéaire progressant d’un point à un autre, mais des associations qui s’étendent comme une étoile sur la page, tissant des fragments en un tout cohérent » (Ibidem) ;
  • Ils donnent la possibilité de regrouper de différents éléments « en unions interactives pour produire une symphonie » ([1], p. 75) du sens de la recherche.

Dès lors, il me semble que le sens de mémoire peut être transmis non seulement par ce qui est exprimé dans un texte de manière linéaire à travers les mots mais aussi « par la structure : taille, forme, placement » ([1], p. 76) des schémas et des tableaux qui visent à réunir l’information dans un seul endroit où la forme et l’expression forment un tout.

 

Bibliographie :

[1] SOUSANIS, N. (2016), Le déploiement, thèse en sciences de l’éducation, Paris, Actes Sud – l’An 2, traduit de l’anglais (États-Unis) par Marc VOLINE.

VORONTSOVA-MENALO Anna

Etudiante en Master 2 Didactique du FLE/S et langues du monde, à l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3.

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